Deuxième syndicat de
l'académie tous corps confondus.
Syndicat indépendant Académique et National
Le SIAES - SIES, LE
syndicat indépendant
!
« Choc
des savoirs » : le bon sens retrouvé.
Pour
une École qui INSTRUISE !
-
La position du SIAES - SIES.
-
Les constats : Le ministère écarquille enfin les yeux.
-
Les mesures positives du « Choc des savoirs ».
-
Les mesures que nous contestons. Nos
contre-propositions.
-
Les failles du plan ministériel. De nombreux
questionnements.
-
Conclusion.
-
Communiqué au format .pdf pour impression, affichage
et distribution.
Le SIAES - SIES, dont la profession
de foi pour les élections professionnelles de 2022
débutait par le slogan « Pour une École qui
instruise ! Pour des professeurs
respectés ! », se félicite de voir
reprises quelques-unes de ses revendications dans le
projet « Choc des savoirs » du Ministre
Gabriel Attal.
Nonobstant un intitulé maladroit, l’ambition générale
affichée par le plan ministériel de repositionner le
Savoir au centre du système est louable. Il s’agit
d’une rupture de paradigme dont il faut se réjouir après
des décennies d’égalitarisme forcené conduisant à un
nivellement par le bas durant lesquelles les
réformes calamiteuses consistaient à « placer
l’élève au centre du système » au détriment du
Savoir et à supprimer ou tenter de supprimer tout ce
qui conduit à l’excellence au motif que tous les
élèves n’ont pas les capacités ou le niveau pour y
accéder.
Quant à la forme, contrairement à ses prédécesseurs
immédiats, le Ministre a pris la peine de s’adresser
préalablement aux professeurs avant toute communication
publique et médiatique. Il est également appréciable de
lire une lettre du Ministre et un dossier de presse dont
ne dégouline pas le jargon pédagogiste pédocentré.
Le SIAES - SIES, qui a toujours défendu la transmission
des savoirs, des savoir-faire et l’autorité des
professeurs, combattu l’abaissement des exigences,
la démagogie et le laxisme et refusé
que les professeurs deviennent des animateurs
socio-culturels, accueille très favorablement le
volontarisme et le remarquable courage politique dont fait
preuve depuis sa prise de fonctions le Ministre de
l’Education nationale et de la jeunesse sur différents
sujets, notamment le respect de la laïcité et de
l’autorité, le harcèlement scolaire et le rétablissement
des exigences disciplinaires. Chaque parole et
chaque mesure, aussi modestes soient-elles tant le
chantier est colossal, tranchent avec la funeste
politique des fossoyeurs de l’instruction :
Vincent Peillon, Najat Vallaud-Belkacem et Pap Ndiaye.
Il suffit d’entendre les cris d’orfraie poussés par les
syndicats coresponsables du naufrage de l’instruction
publique et du laxisme ambiant et de lire certains
communiqués d’organisations syndicales d’extrême gauche
qualifiant les décisions du ministre de «
réactionnaires » et « d’extrême droite »
pour comprendre à quel point certaines mesures décidées
par le ministre sont salvatrices pour l’Ecole
Républicaine.
Empêcher un élève ne sachant pas lire d’aller en seconde,
voire à l’université, est pour certains le comble du «
fascisme ».
Certains feignent d’entendre des « bruits de
bottes » quand il est question de méritocratie
républicaine, de rétablir la notation et de cesser
la folie de l’évaluation « bienveillante » par
compétences dont chacun sait qu’elle ne poursuit
qu’un seul objectif : tenter de masquer la baisse du
niveau des élèves et généraliser le passage
automatique en classe supérieure façon « tapis
roulant » de la maternelle à la terminale quels
que soient le niveau et les efforts fournis par l’élève.
Attendons-nous à ce que ces organisations
instrumentalisent une fois de plus les élèves et poussent
la « jeunesse » à « bloquer »
(encore et toujours) des établissements scolaires pour
manifester « contre toute sélection »
par le travail et les résultats scolaires et contre les
injustices suprêmes que représentent à leurs yeux le fait
que l’Ecole ne soit pas « ludique » et qu’il
faille fournir des efforts pour réussir.
Un certain nombre de mesures présentes dans le projet «
Choc des savoirs » sont frappées au coin du bon
sens ; un bon sens remisé et sacrifié sur l’autel de
l’idéologie pédagogiste par une succession de ministres
qui se sont acharnés - avec la complicité des syndicats se
revendiquant réformistes et progressistes - sur un des
joyaux de notre Nation, son École Républicaine, jadis
enviée par de nombreux pays et leur servant de
modèle, désormais saccagée et nécessitant une
refondation et non une succession de réformes.
D’autres mesures du Plan ministériel sont en revanche
particulièrement contestables, car elles vont
inévitablement conduire à une énième dégradation des
conditions de travail des professeurs sans permettre
d’enrayer la chute du niveau global des élèves au collège.
Ne voulant pas remettre en question le dogme du « collège
unique », le Ministre préfère un « collège
modulaire » avec des « groupes de
niveaux flexibles et adaptables » uniquement
dans deux disciplines (français et mathématiques). Cette
modularité s’apparente à une de ces infernales usines
à gaz que seule l’Education nationale est capable de
concevoir et dont on peut constater les dégâts en
lycée. Le casernement de fait des professeurs dans
leur établissement, que le SIAES - SIES ne cesse de
dénoncer, va inévitablement s’accentuer tant les
répercussions de cette modularité seront importantes sur
leur emploi du temps et aggraveront la réunionite
chronique et stérile dont souffre notre institution.
Le SIAES - SIES revendique la constitution de « classes
de niveaux », que nous appellerons « classes
relativement homogènes » afin de ne pas
choquer les bien-pensants qui crient déjà à la « ségrégation » ;
« classes de niveaux » à ne pas confondre
avec des classes concentrant les élèves perturbateurs.
Le SIAES - SIES déplore que l’autorité soit la grande
absente du projet ministériel. L’Ecole Républicaine, à
l’instar de l’ensemble du pays, a un besoin urgent et
vital d’un « Choc d’autorité »
pour ne pas sombrer dans le chaos voulu et entretenu par
certains et résultant du laxisme institutionnalisé et de
la culture de l’excuse.
Une des principales causes de la baisse du niveau des
élèves est le climat scolaire exécrable qui règne dans
de nombreuses classes et établissements et qui
gangrène désormais tout le pays.
Les
meilleures intentions et mesures ne produiront aucun
résultat si les élèves perturbateurs sont maintenus dans
l’impunité et laissés en situation d’empêcher le
professeur de dispenser son enseignement et les autres
élèves d’écouter le professeur et de réaliser leurs
apprentissages.
Le projet ministériel présente plusieurs failles
importantes qui pourraient fortement atténuer les effets
positifs attendus de certaines mesures.
De nombreuses interrogations persistent après lecture du
dossier de presse ministériel.
Le SIAES - SIES est particulièrement dubitatif quant à la
pertinence de l’utilisation d’un outil basé sur
l’intelligence artificielle pour faciliter le travail des
élèves à la maison et leur permettre de réaliser des
progrès. De nombreux élèves ne sont que trop
confrontés aux écrans, notamment à cause de parents
irresponsables. Le SIAES - SIES ne croit pas au « miracle
numérique » pour combler les carences
humaines (pénurie de professeurs titulaires, classes
dont l’effectif est trop important, classes hétérogènes)
et en matière d’autorité (laxisme, élèves perturbateurs
responsables d’une ambiance totalement inopportune aux
apprentissages, climat quasi insurrectionnel dans
certains établissements).
Paradoxalement, alors que le Ministre affirme son souhait
de « remettre de l’exigence à tous les
étages », le rectorat de Paris annonce la
scandaleuse fermeture à la rentrée 2024 de Classes
Préparatoires aux Grands Ecoles, lieux d’excellence par
nature. Le SIAES - SIES défend l’excellence et le
modèle des CPGE. Le Ministre doit intervenir pour
qu’aucune CPGE ne ferme.
Enfin, même si ce n’était pas l’objet des annonces
ministérielles, le Ministre doit faire le constat que
le « Choc d’attractivité » attendu ne
s’est pas produit et en tirer les conséquences. Les
annonces autour de la prétendue « revalorisation
historique » des professeurs et CPE n’ont pas
provoqué l’augmentation du nombre d’inscrits aux concours.
Les professeurs, victimes d’un déclassement social et
moral orchestré depuis plusieurs décennies, sont
particulièrement pénalisés par l’inflation. Les
traitements doivent être revalorisés sans aucune
contrepartie en augmentant fortement la valeur du point
d’indice et en revalorisant les grilles indiciaires des
différents corps (ajout du même nombre de points
d’indice à tous les grades et tous les échelons).
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Les
constats : Le ministère écarquille enfin les yeux.
Le
ministère de l’Education nationale a enfin à sa tête un
Ministre en rupture avec la pensée magique en vigueur depuis
plusieurs décennies selon laquelle « le niveau
monte ». La baisse catastrophique du niveau des
élèves se ressent à l’école primaire, dans le second degré, dans
l’enseignement supérieur et a désormais de très graves
conséquences sur le marché du travail et l’ensemble de la
société française.
Persister dans le déni du grand déclassement national en matière
d’instruction devenait un exercice impossible auquel seuls osent
encore se livrer des idéologues faisant preuve de la pire
mauvaise foi.
Le Ministre reconnaît que l’autorité du professeur a été
méthodiquement sapée lorsque sa notation et son avis
d’expert sont devenus sans conséquence sur le passage en classe
supérieure, sur l’orientation des élèves et l’obtention des
diplômes. Il admet - ce qui était de notoriété publique et qui
était dénoncé par le SIAES - SIES - que les notes
attribuées aux copies étaient artificiellement réévaluées par
l’institution afin de permettre au plus grand nombre
d’obtenir le diplôme national du brevet et faire du
baccalauréat un examen de plus en plus difficile à rater. Ces
diplômes ont été dévalorisés, des élèves et des familles
entretenus dans une illusion de réussite scolaire avant
d’être rattrapés par la cruelle réalité.
La démocratisation et la massification scolaires mal pensées
ont détruit les fondements de l’Ecole Républicaine. La
méritocratie républicaine, l’émulation, la promotion du
travail et des nécessaires efforts à fournir pour progresser,
permettant l’extraction d’une élite républicaine ont cédé la
place à un égalitarisme institutionnalisé drapé des bonnes
intentions de la « lutte contre l’échec
scolaire » et du « droit à la
réussite ». Le Ministre annonce vouloir « remettre
l’ascenseur scolaire en marche ». Il faut surtout que
l’Ecole puisse à nouveau jouer son rôle « d’ascenseur
social ».
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Les
mesures positives du « Choc des savoirs » :
-
Le Ministre rappelle, notamment dans la conclusion de sa lettre
adressée aux personnels de l’Education nationale, que la
mission des professeurs est d’instruire. Il distingue
d’ailleurs les professeurs des « membres de la
communauté éducative ». Nous espérons que cet élément
de la novlangue pédagogiste et son concept fumeux seront
prochainement abandonnés.
- La plupart des mesures annoncées dans le dossier de presse de
33 pages visent à remettre le Savoir au centre du système et à
permettre une meilleure transmission des savoirs et des
savoir-faire.
- Dès la fin de l’année scolaire 2023-2024, le redoublement
ne sera plus exceptionnel à l’école élémentaire. La décision
sera prise par l’équipe pédagogique. Le « dernier
mot » ne reviendra plus à la famille. Le
ministère revient sur une doctrine introduite en 2014 par Najat
Vallaud-Belkacem (décret n° 2014-1377 tirant les conséquences de
la loi Peillon n° 2013-595). Le SIAES - SIES approuve cette
décision. Il faut en effet permettre à un élève de combler
ses lacunes le plus tôt possible au primaire, cesser de
laisser accéder au collège des élèves qui ne savent pas
correctement lire, écrire et compter. Il faut également cesser
de laisser accéder au lycée des élèves qui ne maîtrisent pas
les notions inscrites au programme du collège. Dans son
dossier de presse, le ministère n’aborde malheureusement pas la
question du redoublement dans le second degré. Il est
regrettable que le Ministre s’arrête en si bon chemin. Le SIAES
- SIES attend avec impatience la publication de la circulaire
ministérielle annoncée pour le premier trimestre de l’année 2024
pour juger sur pièces. Rétablir le redoublement est une
façon de redonner du sens à la scolarité. De nombreux élèves
(et parents) doivent comprendre que la réussite n’est pas un
droit, mais qu’elle se mérite et qu’il faut travailler et
fournir des efforts pour passer en classe supérieure. Cela
permettra également de responsabiliser certaines familles. C’est
aussi une façon de restaurer l’autorité des professeurs en
combattant l’idéologie de « l’enfant roi »
et des « parents consommateurs d’Ecole ».
Un élève ne devrait pas pouvoir dériver du CP à la Terminale
sans travailler et quels que soient les résultats qu’il obtient.
- De nouveaux programmes seront élaborés et entreront en
application à partir des rentrées scolaires 2024 (CP, CE1, CE2)
et 2025 (CM1, CM2, sixième). Ils intègreront des objectifs
annuels et non plus par cycle. Le SIAES - SIES ne peut que
souscrire à cette mesure. Le SIAES - SIES s’était en effet
opposé en 2013 à la pseudo refondation de l’Ecole du Ministre
Vincent Peillon qui - bénéficiant du soutien et des votes de
l’UNSA, du SGEN-CFDT et du SNALC et de l’abstention de la FSU
(SNES, SNEP, SNUEP, SNUIP) - avait officialisé l’éclatement du
second degré, la primarisation du second degré (cycle de
consolidation CM1, CM2, sixième ; conseil école - collège) et la
secondarisation de l’enseignement supérieur (bloc Bac - 3 / Bac
+ 3). Le SIAES - SIES revendique toujours l’abrogation de la loi
Peillon d’orientation et de programmation.
- Manuels obligatoires en mathématiques et en français dans
le premier degré. Cofinancement par l’Etat des manuels au CP.
Que tous les élèves puissent bénéficier d’un manuel, ce qui
n’est actuellement pas le cas, est une avancée sociale
importante qui va dans le sens de la démocratisation de
l’instruction.
- Labellisation des manuels de lecture en CP à compter de la
rentrée 2024. Labellisation des manuels scolaires du CP à la
sixième à compter de la rentrée 2025. Labellisation de tous
les manuels du CP à la Terminale à compter de la rentrée 2026.
- Fin de l’augmentation artificielle des notes attribuées au
diplôme national du brevet et au baccalauréat (suppression du
« correctif académique ») dès la session
2024. Le SIAES - SIES approuve cette décision visant à
rétablir la crédibilité des examens, la sincérité et la
fidélité de la notation. Le Ministre rompt avec la
démagogie et assume que le taux de réussite à ces examens
diminue dans le futur puisqu’il redeviendra fidèle à la réalité
et au niveau des candidats.
- Augmentation de la part des épreuves terminales du diplôme
national du brevet : 60 % au lieu de 50 % à compter de la
session 2025.
- Abandon des « compétences ». Dès la
rentrée 2024, le contrôle continu pour l’obtention du diplôme
national du brevet se fondera sur la moyenne des notes de
toutes les disciplines en lieu et place des quatre tranches de
« compétences » actuelles. Le SIAES -
SIES s’est systématiquement opposé à l’évaluation par
compétences qui constitue la négation du savoir et
revendique le rétablissement de l’évaluation chiffrée de
l’acquisition des savoirs et de la maîtrise des savoir-faire. Le
SIAES - SIES est par ailleurs également opposé à l’évaluation
par compétences des professeurs dans le cadre des « rendez-vous
de carrière » mis en place suite à l’approbation du
protocole « Parcours Professionnels, Carrières,
Rémunérations » par les syndicats SE-UNSA, SGEN-CFDT
et la FSU (SNES, SNEP, SNUEP, SNUIPP). Le SIAES - SIES
revendique le retour de la double notation chiffrée, pédagogique
et administrative, à la condition qu’elle soit objective et
qu’elle puisse être contestée par le professeur dans le cadre
d’une procédure de recours.
- L’obtention du diplôme national du
brevet conditionnera l’entrée en seconde à compter de la
session 2026. Mise en place d’une « prépa-lycée »
d’un an pour scolariser les élèves qui n’auront pas obtenu le
brevet.
- Introduction d’une nouvelle épreuve anticipée de culture
mathématique et scientifique au baccalauréat en fin de
première générale et technologique à compter de la session
2026. Cette mesure constitue une avancée notable par
rapport à la situation actuelle. Cependant, cela ne suffit pas.
Le SIAES - SIES rappelle son attachement au baccalauréat comme
premier grade universitaire, revendique l’abrogation de la
réforme du lycée, le rétablissement des filières et des
épreuves finales, terminales, anonymes et nationales.
- Attribution de mentions au Certificat d’Aptitude
Professionnelle (AB, B, TB, TB avec félicitations) à compter
de la session 2025.
- Renforcement des horaires des enseignements généraux de
mathématiques, de français et d’histoire-géographie en
terminale professionnelle à compter de la rentrée 2024.
Cependant, dans le même temps, le ministère impose une réforme
de la voie professionnelle qui diminue scandaleusement le
volume horaire d’enseignement professionnel. Il faut également
augmenter le volume horaire d’enseignement professionnel.
- Enseignement des mathématiques et du français en seconde
et en première professionnelles en groupes à effectifs réduits
à compter de la rentrée 2024.
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Les
mesures que nous contestons. Nos contre-propositions :
-
Le Ministre peine à s’affranchir des dogmes de
l’hétérogénéité et de la - pourtant vaine - tentative
d’éradication de tout échec. Il tente de concilier une
hétérogénéité qui a pourtant fait la démonstration de ses
dérives, notamment lorsqu’elle est très marquée, et une
homogénéité dont il connaît les mérites. Si le souci du
Ministre était de ménager les syndicats pédagogistes et de ne
pas froisser les syndicats d’extrême gauche, l’objectif est
raté ; un centième de ses propositions suffisait quoi qu’il
en soit à ce qu’il soit catalogué « réactionnaire »
et « d’extrême droite » par ces derniers. La « modularité »
et les « groupes de niveaux », probablement
considérés comme un compromis, ont la faveur du Ministre. Le
SIAES - SIES est opposé au collège « modulaire »
et aux « groupes de niveaux » pour deux
disciplines seulement (cf. argumentaire ci-dessus). Le
SIAES - SIES revendique la constitution de « classes
de niveaux ». Il est inacceptable de sacrifier
certains enseignements et certaines disciplines. Il est
impératif d’augmenter le volume horaire des disciplines réduit
comme peau de chagrin. C’est pourquoi le SIAES - SIES
revendique l’abrogation de la Loi Peillon et de la réforme du
collège Vallaud-Belkacem.
- La réduction des cours dans les autres disciplines pour
augmenter le volume horaire en français et en mathématiques
des élèves faisant l’objet d’un « contrat avec la famille
de parcours personnalisé et aménagé spécifiquement » est
inacceptable. Aucune discipline ne doit être sacrifiée au
collège. Le volume horaire du français et des mathématiques
doit être augmenté, sans diminuer celui des autres
disciplines.
- Mise en place de « stages de
réussite » durant les vacances scolaires.
Comment croire qu’un élève réalisera en quelques jours le
travail qu’il n’a pas accompli durant toute l’année ? Le
ministère persiste dans sa volonté d’augmenter la charge et le
temps de travail des professeurs et tente de réduire la durée
des congés scolaires. La rémunération proposée aux professeurs
volontaires dans le cadre du « pacte » sous la
forme de parts fonctionnelles de l’indemnité de suivi et
d’orientation des élèves ne constitue pas une revalorisation,
mais une maigre compensation financière en échange d’un travail
supplémentaire et de vacances de récupération réduites. La
perspective de devoir travailler toujours davantage durant
l’année et désormais durant les congés scolaires pour ne pas
voir son niveau de vie diminuer est inacceptable ; elle
n’est pas de nature à pousser des étudiants à s’inscrire aux
concours de l’Education nationale.
- « L’individualisation des parcours » au
lieu de l’individualisation des remédiations va accroître
l’autonomie pédagogique des établissements qui est contraire
au principe de l’Ecole Républicaine.
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Les
failles du plan ministériel. De nombreux questionnements.
Une
partie du projet repose sur le pari que les professeurs seront
nombreux à se porter volontaires pour intervenir durant les
vacances scolaires dans les « stages de réussite ».
Que se passera-t-il si le nombre de volontaires pour
intervenir dans les « stages de réussite » est
insuffisant ?
Le dossier de presse publié par le ministère n’apporte aucune
précision quant à la localisation et aux professeurs qui
interviendront dans les classes de préparation au lycée qui
scolariseront pendant une année les élèves qui n’auront pas
obtenu le diplôme national du brevet afin de les mettre au
niveau avant un passage possible en seconde. Ces classes
seront-elles implantées en collège ou en lycée ?
Le Plan ministériel sous-estime d’une part les pressions
extra et intra institutionnelles qui s’exercent et
s’exerceront sur les professeurs, les chefs d’établissement et
les inspecteurs, d’autre part la capacité d’inertie et de
nuisance d’une partie de la profession profondément imprégnée
de l’idéologie pédagogiste.
Les professeurs qui faisaient preuve d’exigence dans
l’enseignement aux élèves dont ils avaient la charge et dans
leur notation se sont attiré les foudres de certains inspecteurs
et chefs d’établissement et ont parfois subi les pires avanies,
soit durant un conseil de classe, soit en étant convoqués dans
le bureau du chef d’établissement et parfois au rectorat, soit
en étant placés sous la surveillance d’un tutorat visant à les
rééduquer pédagogiquement à la « bienveillance ».
Ces pratiques vont-elles spontanément cesser ? Nous
l’espérons sans trop y croire tant l’idéologie guide depuis trop
longtemps les actions d’une partie de la hiérarchie.
La carrière des chefs d’établissement est de plus en plus
conditionnée à la dictature des « indicateurs statistiques
» et des « objectifs » qu’ils doivent
atteindre. Un personnel de direction dont l’établissement
présente un taux de réussite au brevet inférieur aux attentes
institutionnelles ne verra-t-il plus sa carrière entravée ?
Combien résisteront à la tentation de pousser les professeurs à
faire preuve de mansuétude dans leur notation afin de pouvoir
présenter des indicateurs flatteurs au Directeur Académique des
Services de l’Education Nationale et au Recteur, DASEN et
Recteurs étant eux-mêmes évalués en fonction des « indicateurs
statistiques » et de leurs comparaisons ? Il en
va de même dans le premier degré avec le taux de redoublement
affiché par chaque école élémentaire et par chaque
circonscription. Comment garantir que le jugement de
l’inspecteur de circonscription ne sera pas influencé par une
volonté de ne pas afficher des « indicateurs
statistiques » trop défavorables ?
Si le Ministre a sincèrement pour objectif de rétablir
l’autorité des professeurs et de préserver leur liberté
pédagogique individuelle, il ne pourra pas faire l’économie de
rompre avec la logique managériale dans laquelle les
personnels de direction ont été entretenus ces deux dernières
décennies et de réduire leurs prérogatives en matière de
pédagogie. Il ne s’agit pas de remettre en question le
minimum nécessaire d’autorité du chef d’établissement et ses
prérogatives, mais d’en finir avec le discours selon lequel
« le chef d’établissement est le premier pédagogue de
l’établissement ».
La pression que certaines familles, voire quartiers, exercent
de façon croissante sur les professeurs et les autres
personnels de l’Education nationale sous des formes parfois
extrêmement violentes dans un contexte d’impunité et de
laxisme ne va malheureusement pas cesser, du moins tant
que l’Etat sera défaillant et renoncera à assumer une de ses
fonctions régaliennes qui est d’assurer la sécurité intérieure,
le maintien de l’ordre public, de protéger les citoyens et
notamment les fonctionnaires. Comment l’institution
pourra-t-elle faire face et imposer à des familles le
redoublement à l’école élémentaire ou empêcher le passage en
lycée d’élèves qui n’ont pas le niveau requis alors que les
zones de non-droit se multiplient et que les citoyens sont
abandonnés par l’Etat ?
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Conclusion.
Le
Ministre reste malheureusement au milieu du gué en annonçant une
énième réforme et non la refondation dont l’Ecole Républicaine
a impérieusement besoin. Tout en tirant les conclusions de
l’échec des réformes antérieures et de leurs conséquences
désastreuses sur le niveau des élèves, il en recycle certains
dispositifs (« contrat avec les familles de parcours
personnalisés et aménagés spécifiquement pour certains
élèves », « modularité », « autonomie
accrue de l’établissement »). En ne voulant pas
totalement rompre avec l’esprit qui présidait aux réformes
antérieures, les demi-mesures annoncées - dont la plupart sont
pourtant positives - risquent de ne pas produire les effets
escomptés.
Jean-Baptiste
VERNEUIL - Secrétaire général du SIAES, Président du
SIES
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